L’enfant et le fleuve
Il court avec des branches en fleur
dans les mains
sur le bord du fleuve sans sommeil
pour construire un château
là, où il n’y a pas trace d’homme
où tout est merveille et tout est bonté.
Le fleuve :
Mon enfant, tu es trop petit
Pour regarder dans mon eau infinie.
Le garçon :
J’irai à l’école bientôt
Et je te dessinerai dans mon cahier.
Le fleuve :
Et pourtant, je me trompe peut-être
Car, si j’y pense attentivement,
toi, quand tu joues dans mon courant
tu es très heureux, mon petit enfant.
Alors que les grands
Se lavent les chaussures dans mes vagues.
Tu es très sage ;
Tu ne me fais pas mal
Et tu éloignes mes nuages.
L’enfant :
Je viens chez toi pour jouer un peu
et pour faire de toi le roi de mon château,
en espérant que tu seras plus gentil
et ne me le détruiras plus de tes vagues
quand je le bâtis
de toute mon âme
sur ta rive animée.
