À mon plus jeune lecteur
Mon plus jeune lecteur,
la poésie que je t’écris
je la façonne petit à petit
dans une goutte d’eau vivante.
Je lui fais des yeux,
je lui fais des pieds
je lui offre un rêve lumineux
pour s’envoler.
Toi, tu tournes la clé dans la serrure
pour ouvrir la porte des mots ;
et tu vois, aussitôt, que glisse vers toi
sans soucis, doucement,
la poésie sur ses patins.
Et elle avance très vite, elle file
avec son âme et son beau visage
du village vers la ville
et de la ville vers le village.
Tu essaies de l’attraper par l’aile
et elle s’envole,
et tu t’envoles ;
elle s’approche pour une caresse
de ton imagination pure comme le ciel,
parmi le feuilles, parmi les fleurs.